Tu entres en relation avec toi-même de la même manière que tu peux être en relation avec d’autres personnes.
Tu te juges.
Tu te parles à toi-même.
Tu te poses des questions et tu réponds à tes questions intérieures.
Mais quel type de relation entretiens-tu avec toi-même ?
Ta relation à toi-même à tendance à varier selon tes évènements de vie.
Quand tu as des réussites, il est plus facile de t’aimer, n’est-ce pas ?
Alors que, lorsque tu traverses des évènements difficiles, tu as tendance à être très critique voir rejetant envers toi-même.
Je suis sûr aussi que tu donnes du soutien, de la compassion et de l’empathie à tes amis lorsqu’ils traversent des moments difficiles.
Mais tu es souvent sévère et méchant avec toi-même lorsque tu es confronté personnellement à ce type d’évènements. Tu te critiques, tu traites de nul.le, d’idiot.e et peut être même pire.
Si tu parlais à un ami comme tu te parles, il te bannirait certainement de sa liste d’amis. Alors pourquoi fais-tu cela avec toi-même ?
L'auto-compassion, qu'est ce que c'est ?
L’auto compassion est une manière d’entrer en relation avec soi qui est une alternative intéressante à cette posture du juge sévère et punitif que nous avons tendance à adopter face à nous-même. Posture bien souvent héritée de nos éduquants et reproduite inconsciemment et inlassablement.
Attention, l'auto-compassion ce n'est pas :
- Un manque d’exigence ou de motivation : il ne s’agit pas de ne plus rien faire et de tout s’autoriser, mais d’envisager qu’il y a d’autres manières de se motiver ou de réagir aux “erreurs” autres que la sanction, la dévalorisation et le rejet. Tu peux être déterminé avec ce qui compte pour toi, sans pour autant te fouetter lorsque tu n’y arrives pas.
- De la complaisance : L’auto-compassion n’est pas non plus de la complaisance (penser qu’on ne fait jamais d’erreurs). S’apporter de la douceur n’est pas refuser d’admettre tes responsabilités, mais au contraire c’est t’ouvrir avec bienveillance à cela.
- Du déni : il ne s’agit pas de refuser la réalité, mais au contraire d’oser la regarder, même là où elle fait mal, sans détourner les yeux, mais sans porter un regard méchant sur toi-même.
- De la pitié : il ne s’agit pas de te victimiser ou d’amplifier ta détresse, mais de pouvoir reconnaître tes peines et tes douleurs avec une main sur l’épaule plutôt qu’un coup de fouet.
- De l’estime de soi qui est plus lié à l’ego narcissique, du contexte et de la comparaison sociale. L’estime de soi est plus variable car dépendant de l’environnement extérieur. L’auto-compassion est plus stable.
Quand pratiquer l'auto-compassion ?
- Lorsque tu rumines tes problèmes et te critiques de ne pas réussir à y faire face comme tu le souhaiterais.
- Si tu te qualifies de personnes exigeantes avec toi-même, perfectionnistes ou/et contrôlantes.
- Si tu as une image et perception de toi dévalorisante.
Pourquoi pratiquer l'auto-compassion ?
- L’auto-compassion évite de s’infliger une double peine. C’est à dire, tu as déjà une souffrance première, qui fait partie de la vie et de ton expérience d’être humain, le fait de te juger et de t’en vouloir de souffrir (ou de ne pas réussir) vient rajouter une souffrance secondaire. Comme si une souffrance ne suffisait pas. L’auto-compassion t’évite d’en rajouter.
L’auto-compassion te permet de retrouver de la sécurité psychologique et relationnelle pour accueillir ta souffrance, plutôt que de la vivre sur le mode survie très coûteux en énergie.
L’auto-compassion permet de cultiver un dialogue interne soutenant et compréhensif et de construire un espace refuge de sécurité en soi.
La compassion envers soi facilite la résilience en permettant de modérer l’impact des évènements négatifs sur soi. Les personnes auto-compassionnées ont moins peur de l’échec et ont tendance à persévérer davantage face à la difficulté.
Comment développer l'auto-compassion ?
Developper l’auto-compassion peut te sembler de prime abord difficile car tu as tendance à fuir, rejeter ou vouloir changer ton ressenti, tes émotions désagréables. Tu veux te couper de ce qui fait mal.
Tu crois à tort que la seule manière d’être bien avec toi-même est de ne plus avoir d’émotions ou de vécus désagréables.
L’auto-compassion c’est le paradigme inverse : je peux apprendre à être bien avec moi-même, même quand je souffre.
Accueillir l’expérience pour ce qu’elle est, ne plus la rejeter.
Voici quelques idées pour t’y aider :
- La lettre à soi-même : Ecris toi une lettre, comme tu écrirais une lettre à un.e ami.e qui rencontrerait les mêmes difficultés. Il ne s’agit pas donner des solutions, mais d’exprimer ta compassion et ton amitié pour que cet.te ami.e précieux (toi-même) ne se sente pas seul.e avec ce qu’il traverse. Ecrire comme pour un ami active plus facilement une posture compassionnelle qui n’est parfois pas du tout envisageable envers soi-même dans un premier temps. Puis tu peux te lire cette lettre à voix haute ou te la poster c’est encore mieux. Effet garanti !
- Fais toi des EN-VIES, découvre cette pratique dans cet article Mes 4 secrets bien-être – Axelle Perez
- Donne de la compassion à la voix critique intérieure : Il y a encore peu de temps, au cabinet, j’ai entendu une de mes clientes dire à propos de sa voix critique intérieure ” Je lui demande de fermer sa gueule !” Son mental (sa voix critique) était inquiet, et paniquer à l’idée d’un évènement à venir et au lieu de le rassurer, elle ne l’écoutait pas et lui demander de se taire. Chose qu’évidemment, il ne faisait pas ! Sa voix critique exprimait une inquiétude légitime et voulait simplement être rassurer.
- Offre toi un toucher compassionnelle : Identifie un geste bienveillant envers toi, comme te mettre la main sur le cœur, sur l’épaule avant de t’ouvrir à un dialogue bienveillant. Cela peut être de trouver le ton de voix doux avec lequel s’adresser à soi-même. Cela peut être de trouver une phrase clef qu’on peut se répéter pour se reconnecter au sentiment de bienveillance envers soi-même. Moi par exemple, je prends le temps de me remercier régulièrement d’exister et je me serre moi-même dans les bras. 😊
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Belle pratique d’auto-compassion à toi !